La question de l’approvisionnement en eau a été traitée dans l’étude d’impact sur l'environnement du projet de géothermie profonde de Haute-Sorne et validée par les autorités. La quantité d’eau nécessaire à la stimulation dépend des propriétés de la roche. Cette quantité sera déterminée lors d’un test de stimulation qui sera réalisé dans le forage, à la profondeur du réservoir, avant le percement de la section inclinée.
Dans le chapitre consacré à l’approvisionnement en eau de l’étude d’impact sur l’environnement, le calcul théorique d’un volume de prélèvement maximal a été réalisé pour justifier la demande de
concession. Hors de ce contexte, ce volume théorique maximal de 388’800 m³ n’a aucune signification vu que les besoins effectifs seront déterminés lors du test de stimulation.
Même si une telle quantité d’eau était effectivement prélevée dans le Tabeillon, ce volume ne représenterait toujours que 1.1% du volume annuel moyen du Tabeillon et donc un impact sur ce cours
d’eau négligeable. C’est ce faible impact qui justifie que l’Office de l’environnement ait validé le principe d’un tel prélèvement.
Bien que le volume d’eau nécessaire à la stimulation sera déterminé lors du test de stimulation, une valeur supérieure de 5'000 m3 pour une étape de stimulation a été utilisée pour le
dimensionnement des installations. Le prélèvement prévu dans le Tabeillon étant au maximum de 50 l/s (180 m3/h), une étape de stimulation nécessiterait donc pour un tel volume un peu plus d’un
jour de prélèvement (28h pour 5'000 m3). Une trentaine d’étapes sont prévues au total, réparties sur 6 mois environ.
Le prélèvement maximal de 180 m3/h est à mettre en relation avec le débit annuel moyen du Tabeillon qui est supérieur à 4000 m3/h et son débit d’étiage (débit atteint ou dépassé 95% de l’année)
qui est de près de 700 m3/h selon les données de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) et de l’Office cantonal de l’environnement (ENV).
Dans tous les cas et conformément à la Loi fédérale sur la protection des eaux, le débit résiduel du Tabeillon sera respecté. Pour s’en assurer et conformément à l’étude d’impact, une station de
mesure du débit en continu sera installée en amont de la prise d’eau. Il se peut donc qu’en cas de sécheresse prolongée, le prélèvement doive être diminué, voire interrompu. Dans ce cas, un
prélèvement sur le réseau communal, aux frais de Geo-Energie Suisse, est possible. La priorité est dans tous les cas donnée aux besoins de la population. Si ni le Tabeillon, ni le réseau d’eau ne
pouvaient momentanément être mis à contribution, les travaux de stimulation seront reportés.
Il est finalement à relever qu’aucune considération sur le risque sismique ne peut être menée sur la base des seuls chiffres ci-dessus. Le risque sismique dépend, entre autres, de la réaction de
la roche à l’injection d’eau. C’est pour cette raison que l’étude de risque sera actualisée sur la base des observations et mesures réalisées durant le test de stimulation et qu’un groupe
d’experts indépendants nommés par le Gouvernement devra valider les résultats de cette étude pour décider de la poursuite du projet.