Un certain risque sismique est indissociable de la géothermie profonde, comme il l’est d’ailleurs pour un grand nombre d’activités souterraines (percement de tunnels, pompage dans les nappes phréatiques, extraction d’hydrocarbures et activités minières) ou lors du remplissage de barrages. Si dans la majorité des cas cette sismicité est imperceptible en surface et ne cause aucun problème, plusieurs cas ayant causé des dommages aux constructions sont également connus. Pour ses futurs projets, GES a mis en place un concept intégral de gestion des risques sismiques sur la base des expériences réalisées sur d’autres projets dans le monde.

1. Dans un premier temps, les régions présentant une sismicité naturelle élevée comme Bâle ou le Valais ont été exclues de la sélection des sites pour la réalisation d’un projet pilote. La Haute-Sorne présente une sismicité modérée. Ensuite, afin de choisir l’emplacement définitif, les spécialistes se sont assurés qu’une distance suffisante aux zones de failles soit respectée. Pour cela l’ensemble des données géologiques et géophysiques disponibles ont été intégrées dans un modèle géologique.
2. GES a développé un nouveau concept de stimulation par étapes le long de forages déviés. Cette approche réduit intrinsèquement le risque sismique.
3. Des études de risque représentant le meilleur état des connaissances actuelles ont été réalisées. Le Service sismologique suisse, sur mandat du canton du Jura, les a validées.
4. Une réalisation par étapes du projet est prévue. Un test de stimulation sera réalisé avant de procéder à la stimulation complète du réservoir. Il permettra de mesurer la réponse sismique de la roche à l’injection d’eau dans un cadre prédéfini et contrôlé. Les études de risque seront mises à jour sur la base des résultats.
5. Un réseau de surveillance sismique sera mis en place avant le début des travaux. Il assurera un suivi en temps réel de la sismicité et permettra, si nécessaire, d’interrompre immédiatement les travaux.
6. Des seuils d’arrêt incluant une grande marge de sécurité ont été définis sur la base de l’étude de risque.
7. Enfin, toute nouvelle connaissance acquise en cours de réalisation du projet pourra mener à une réévaluation des risques. Un groupe d’experts indépendants, nommés par le Gouvernement, sera chargé de le conseiller et d’évaluer les travaux de GES.